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Le transport du café

Pourquoi mon café n’est pas transporté à la voile ?

Après avoir détaillé la récolte, le mois dernier, on vous parle cette fois du transport du café, de son site de production jusqu’à mon atelier, dans la vallée de la Drôme.

Le transport du café : les étapes et l’impact

🚛 Quand le café (vert) est mis en sac chez les producteurs, il est emmené au port le plus proche. En général, ce sont les producteurs ou la coopérative qui s’en chargent. Ils réalisent eux-même cette tâche pour s’assurer que la récolte ne se perde pas ou ne soit pas échangée avec d’autres cafés, ce qui peut arriver. Pour les producteurs qui ne peuvent pas se rendre jusqu’au port, un container est affrété sur le site de production et les producteurs scellent le container une fois chargé. Cette vigilance est cruciale quant à la traçabilité du café.

⛴️ La plus longue partie du transport est réalisée par cargo. Pour vous donner une idée, le café met environ 3 semaines pour venir d’Amérique centrale (Colombie, Honduras) ou d’Afrique de l’est (Ethiopie, Kenya).

Mon importateur étant hollandais, le café est emmené à Rotterdam, qui est le plus gros port européen (et le 8ème mondial).

🇪🇺 Quand le café arrive en Europe, de nombreux contrôles sont effectués sur la marchandise. Les douanes vérifient les certifications bio, l’origine du café et l’adéquation entre ce qui est indiqué sur les papiers et la marchandise. C’est une étape méconnue du grand public mais qui est nécessaire pour importer un produit extérieur à l’Union Européenne.

🏭 Mon importateur stocke ensuite les différentes origines de café dans un entrepôt sur le port. Un container peut contenir environ 300 sacs de café. Pour vous donner un ordre de grandeur, chaque année je torréfie l’équivalent de 75 sacs. Cela signifie que l’importateur travaille avec de nombreux autres torréfacteurs pour répartir la marchandise achetée aux producteurs.

🚚 La dernière étape de la livraison est le transport routier de Rotterdam à Crest. C’est l’étape la plus opaque du processus d’acheminement. De ce que j’ai compris, les compagnies de livraison se coordonnent en fonction de leurs dessertes. Une première entreprise gère le transport des Pays-Bas jusqu’à une grande ville française (Lyon ou Valence probablement) puis un livreur local prend le relai jusqu’à l’atelier.

🌱 Et le bilan carbone dans tout ça ?

Certain·es d’entre vous m’ont demandé si mon café traversait la mer porté par le vent, ou s’il voyageait en cargo. Vous avez maintenant la réponse. Mais je me suis longtemps posé la question de l’impact écologique de cette pratique.

Commençons par une définition : l’impact (ou l’empreinte) carbone est une mesure des émissions de CO2 induites par une activité humaine. En 2018, des chercheurs ont compilé des données issues de 119 pays (et plus de 38 000 fermes) pour connaître l’impact carbone de produits alimentaires consommés dans les pays occidentaux.

Au sujet du café, leurs conclusions montrent que les émissions de CO2 liées au transport représentent 0,6% des émissions de toute la chaîne de production du café. Autant dire, presque rien. En comparaison, la partie « culture » du café représente 85% des émissions. Cela s’explique par la déforestation, l’utilisation d’intrants chimiques et la mécanisation des cultures.

A mon sens, c’est là que se situe le levier principal pour diminuer l’impact carbone de la consommation de café. Et c’est pour cela que je travaille activement avec les producteurs pour les accompagner vers solutions de production agro-écologique.

 

Mais ne croyez pas que je leur laisse tout le travail ! Un autre élément important de l’impact carbone est l’emballage du café. Nous y reviendrons le mois prochain dans la partie dédiée à la torréfaction 👋.