Ce n’est qu’un au revoir đź‘‹
VoilĂ presque deux ans que Jana a rejoint Kaffa et s’y est investie comme si c’Ă©tait sa propre entreprise ! Mais toutes les belles choses ont une fin, et dĂ©but aoĂ»t, Jana va partir pour de nouvelles aventures, plus près de chez elle, Ă Grenoble. Avant de partir, elle voulait partager un tĂ©moignage de ces deux dernières annĂ©es :
« En Ă©tĂ© 2019, je suis assise dans le cafĂ© Brumes Ă Annecy, l’un des meilleurs de la rĂ©gion. Julien, propriĂ©taire et barista, choisit soigneusement les torrĂ©facteurs avec lesquels il travaille et il sait prĂ©parer le cafĂ© Ă la perfection.
Il dĂ©pose devant moi un espresso du PĂ©rou, torrĂ©fiĂ© par Kaffa dont je n’avais jamais entendu parler. Je porte la tasse Ă mon nez, je sens l’odeur du cafĂ©, puis je bois une gorgĂ©e. C’est l’un des meilleurs espressos que j’ai jamais bus. Un dont je vais me souvenir.
Plus tard dans la journĂ©e, j’envoie un mail au torrĂ©facteur pour lui dire que son cafĂ© Ă©tait extraordinaire. Un certain Antoine m’a rĂ©pondu qu’il Ă©tait heureux que je l’ai apprĂ©ciĂ©.
Deux ans plus tard, je rejoins la torrĂ©faction Kaffa et j’apprends Ă torrĂ©fier Ă cĂ´tĂ© de ce mĂŞme Antoine. Ce n’Ă©tait pas une dĂ©cision facile. J’habite Ă Grenoble et Kaffa est Ă Crest. Mais la torrĂ©faction m’intĂ©resse Ă©normĂ©ment et je veux continuer Ă travailler dans le cafĂ© de spĂ©cialitĂ© après mes 5 ans d’expĂ©rience Ă Paris.
“Allez, ça vaut le coup.” Je me dit. (En vrai, c’est mon mari qui me convainc et qui me dit de poursuivre ma passion même si elle se trouve à 120 km.)
Antoine hésite aussi par peur de me voir partir dans 2 mois.
Mais nous commençons à travailler ensemble, je commence à apprendre ce qui se passe quand je baisse le gaz de 10%, comment mesurer le taux d’humidité d’un café, comment établir un plan de torréfaction, comment faire le suivi de qualité etc etc. J’ai appris beaucoup de choses.
Cela n’a pas toujours Ă©tĂ© tout rose. Parfois les convictions environnementales et sociales d’Antoine me saoulaient. Je me disais que ces idĂ©es n’Ă©taient pas vraiment compatibles avec le business. J’ai essayĂ© de trouver un nouveau cafĂ© vert pour Ă©largir notre gamme mais il n’était jamais content. Il fallait que ça soit bio, traçable jusqu’au petit fermier, issu de l’agroforesterie, sans pesticides, par un importateur Ă©thique et très bon, bien sĂ»r. Oublie le cafĂ© du BrĂ©sil ramassĂ© par la machine, cultivĂ© en monoculture, pas trop cher.
Mais aujourd’hui je sais qu’il a raison et je sais que je ne trouverai pas un collègue et un patron comme ça ailleurs. Quelqu’un qui se soucie de la qualitĂ© de vie des producteurs, qui a une relation de confiance avec l’importateur, qui travaille toujours avec les mĂŞmes fermes et coopĂ©ratives annĂ©e après annĂ©e, ce qui leur permet d’avoir plus de visibilitĂ© et de stabilitĂ©. Il se demande “comment je peux aider les producteurs?” plutĂ´t que “comment trouver LE meilleur cafĂ© de l’annĂ©e?” et ça, c’est chouette.
J’arrive à un moment où je n’ai plus de force de faire les déplacements entre Grenoble et Crest et donc je vais malheureusement devoir arrêter chez Kaffa. Cela me rend nostalgique et je regrette de ne plus pouvoir travailler avec Antoine. Avec une personne qui n’utilise pas ses valeurs pour le marketing mais qui les vit. Il m’a transmis non seulement ses connaissances techniques et son savoir faire mais aussi son regard sur le monde.
Et grâce à mon expérience chez Kaffa, j’ai pu décrocher un poste de torréfactrice dans un nouveau café qui va ouvrir à Grenoble en septembre.
Mais tu vas me manquer, Antoine ! »